Des techniques pointues pour maîtriser la consommation d’eau

L’ajustement de la programmation génère jusqu’à 30 % d’économie d’eau par rapport à un régime unique sur toute une saison.

Indispensable pour garantir la pérennité de l’investissement dans les espaces verts, l’arrosage s’inscrit dans une logique de gestion pointue de la consommation d’eau. Cette réalité imposée par la nature apporte un éclairage nouveau sur le métier de con­cep­teur-installateur d’arrosage automatique.

L’ajustement de la programmation génère jusqu’à 30 % d’économie d’eau par rapport à un régime unique sur toute une saison.

Indispensable pour garantir la pérennité de l’investissement dans les espaces verts, l’arrosage s’inscrit dans une logique de gestion pointue de la consommation d’eau. Cette réalité imposée par la nature apporte un éclairage nouveau sur le métier de con­cep­teur-installateur d’arrosage automatique.

« Notre métier a beaucoup évolué », souli­gne Pierre-Alain Madelaine, président du Syndicat national de l’arrosage automatique (Synaa), « il y a vingt ans, la priorité était la lutte contre le vandalisme, il fallait agir pour limiter les dégradations faites aux installa­tions. Aujourd’hui, nous travaillons à appor­ter une pluviométrie précise, c’est-à-dire exac­tement la même quantité d’eau sur la surface arrosée ». L’étude d’une installation d’arrosage auto­matique doit être menée par un profes­sionnel formé, car il n’est plus ques­tion, comme par le passé, de se contenter d’un recouvrement de 80 % d’un espace vert. Aujourd’hui, c’est 100 % ! Il n’est plus admis qu’une surface, si petite soit-elle, ne reçoive pas la dose dont elle a besoin. L’étude intègre une donnée essentielle : la quantité d’eau distribuée n’est pas la même au pied de l’asperseur qu’au bout du jet. Pour atteindre le cœfficient d’uniformité optimal, chaque arroseur doit arriver au pied du suivant. La précision de la répartition permet de réduire le temps d’arrosage, et par conséquent la quantité d’eau consommée. Les outils modernes permettent un réglage précis, arroseur par arroseur, y compris à dis­tance, avec un ordinateur ou un smartphone via une liaison internet. En quelques clics, le gestionnaire peut intervenir pour que l’ap­port d’eau demeure optimal. A titre d’exem­ple, on peut estimer que l’arrosage bien géré d’un terrain de sport nécessite de modifier la programmation environ huit fois au mini­mum par saison d’arrosage, entre la mise en eau et la mise hors gel. Ces ajustements tenant compte des variations climatiques permettent une économie d’eau de 30 % par rapport à une cadence appliquée en début de saison sans jamais la modifier. Une entre­prise spécialisée telle que Soisy Arrosage gère avec précision, depuis son siège en Ile-de-France, des installations d’arrosage auto­matiques situées sur le continent africain, grâce à des données météorologiques ren­seignant sur l’évapotranspiration po­ten­tielle (ETP). L’intégration d’une instal­lation a long­temps imposé d’ouvrir une tranchée. Aujour­d’hui la technique de sous-solage permet une pose plus rapide, en éliminant pratique­ment les reprises. Elle est parfaitement adaptée aux tuyaux fabriqués en poly­éthylène haute densité qui apportent une avancée appréciable : ce matériau souple n’est pas cassant, con­trairement au PVC uti­lisé auparavant, qu’il faut coller et poser sur sablon raccord sur le tuyau par électrosou­dage ou par fusion « bout à bout ». La techni­que nécessite une organisation différente car il faut une source d’électricité, mais, en contrepartie, le montage est d’une fiabilité remarquable. Certes, les raccords sont moins chers, le soudage nécessitant plus de main d’œuvre. Mais le bilan financier reste équili­bré, et la technique garantit l’intégrité de l’ins­tallation pendant de très nombreuses années. L’absence de microfuites empêche les désé­quilibres entre débit et pression, source de gaspillage d’eau au fil du temps. La pério­de hivernale implique d’inclure dans les insta­lations des moyens permettant de purger l’eau aussi complétement que pos­sible afin d’éviter tous risques d’éclatement ou même de fissuration des composants. Pour choisir des compo­sants, les concepteurs et installa­teurs professionnels s’appuient essentielle­ment sur trois fabricants : Hunter, Rain Bird et Toro. Tous américains, ces derniers pro­posent des gammes très élaborées de terminaux et de programmateurs. Il faut y ajouter l’israélien Netafim, spécialiste de la micro-irrigation. 

 

L’arrosage améliore le bilan carbone

Un stress hydrique engendre une fragilité du végétal. Un gazon se dédensifie, laissant la pla­ce aux mauvaises herbes ; et, en seulement quel­ques années, il faudra le replanter. L’im­pact de l’arrosage sur l’évolution et la floraison de la plante est indiscutable : il en va de sa péren­nité. L’arrosage, et plus particulièrement l’arrosage automatique, joue un rôle important dans le bilan carbone d’un espace vert : des études montrent qu’un espace vert arrosé absorbe bien mieux le CO2 et permet d’agir sur la température. Menées par Météo France, l’Agence parisienne du climat, le Centre inter­national de recherches sur l’environnement et le développement et le Centre scientifique et technique du bâtiment, des recherches visent à définir des pistes d’action en cas de périodes de canicule, qui devraient se multiplier dans les décennies à venir. Les villes sont plus vul­né­rables, en raison de l’existence d’îlots de cha­­leur urbains, qui se forment parce que l’air se refroidit plus lentement qu’en zone rurale. Le projet « Etude pluridisciplinaire des impacts du changement climatique à l’échelle de l’ag­glomération parisienne » (Epiciea) a montré que le développement de la végétalisation arro­sée, qu’elle soit basse (pelouse) ou sur les toitures, permet d’abaisser la température de façon significative, dans la journée et pendant la nuit.