Fontaines monumentales et jeux de lumières à Calais, Orléans et nantes

 

La place d’Armes de Calais bordée d’immeubles de style années 50 est l’une des plus en vue de la ville. De même, la place Martroi à Orléans sur laquelle trône la statue de Jeanne d’Arc est la grande place historique de la ville. Et c’est sur la place Graslin que les Nantais sortent pour se rendre au théâtre ou au spectacle.

À chaque fois, nous sommes dans le même contexte : une ville importante et la construction d’une fontaine monumentale sur  une place très en vue dans le cadre de la rénovation de tout un quartier.

Dans les trois cas, les fontaines monumentales animées et éclairées sont décentrées par rapport à la place. Ce sont des fontaines sèches, c’est-à-dire que l’on travaille sur dalle avec des jets qui sortent du sol. Ces trois fontaines ont été réalisées par l’entreprise SIREV.

 

Une fontaine œuvre d’art à Nantes

La place Graslin, deuxième place la plus importante de Nantes, est un lieu de sortie privilégié des Nantais. La fontaine se situe en face du théâtre Graslin, très bel édifice qui a retrouvé tout son lustre après des travaux de restauration, et juste à côté du restaurant La Cigale, célèbre brasserie de style « art nouveau » classée monument historique.

Véritable « œuvre d’art », la fontaine a été construite dans le cadre de la réfection totale de la place, aujourd’hui pavée de dalles flambant neuves et essentiellement piétonne. Le chantier a duré près de 8 mois. La fontaine est constituée de grandes dalles circulaires en acier découpées représentant des personnages et des masques en bronze. Dessinée par l’artiste Nicolas Fedorenko et étudié par le cabinet d’architecte AUP, elle est constituée de 180 jets veines pleines très serrés. Un automate d’animation permet de faire varier les jets en hauteur, indépendamment, par  couronnes. Trente projecteurs LED blancs étanches se trouvent au pied de chaque colonne d’eau et créent un éclairage, sous les grilles, qui met en valeur les personnages et les découpes des grilles.

Les jets d’eau sont reliés à des sondes gels et des anémomètres : plus il y a de vent, plus les jets baissent et la fontaine s’arrête quand le vent est trop fort. De même, la fontaine s’arrête quand il gèle. On retrouve le même dispositif à Nantes et à Orléans.

Deux pompes effets d’eau de 300 m3 par heure se trouvent dans un local technique enterré. C’est aussi dans ce local que l’eau est stockée. Le réservoir est rempli d’eau. L’eau est ensuite utilisée en circuit fermé pour alimenter la fontaine. Mais avant, elle passe par un adoucisseur d’eau, est traitée mécaniquement par un filtre à sable, puis chimiquement avec une correction du PH et un traitement d’eau. Ainsi, elle est d’une qualité acceptable pour être utilisée dans un environnement public. On trouve par ailleurs dans le local l’équipement classique d’un local technique, à savoir ventilation, éclairage, chauffage et armoire électrique.

Le chantier a coûté 490 000 € au total (génie civil, hydraulique, éclairage, métallerie d’art). La société SIREV s’est occupée de l’hydraulique et de l’éclairage et DLE Nantes du génie civil.

Illuminée la nuit et animée par sa fontaine en journée, ouverte sur le cours Cambronne et le théâtre Graslin, la place Graslin redessinée par l'architecte-urbaniste Yves Steff fait désormais la part belle aux piétons et offre un vaste espace de promenade. Elle pourra aussi accueillir des événements festifs et culturels et retrouver ainsi sa vocation d’origine.

 

Une fontaine « spectacle » animée et colorée sur la place d’Arme de Calais

La place d’Arme de Calais, place la plus en vue de la ville, se situe près de la mer, dans un quartier entièrement détruit pendant la deuxième guerre mondiale. Le quartier a été reconstruit dans les années cinquante dans un style un peu austère et n’avait jamais été réhabilité depuis. La municipalité a donc souhaité redynamiser le quartier en engageant de gros travaux de rénovation.

Les aménagements de la place d’Arme sont importants : une halle ouverte a été construite pour accueillir manifestations et extension du marché. Le pay­sage a été totalement remodelé grâce à la plantation d’une végétation rendant l’espace plus convivial. Une fontaine sèche a été installée au pied de la tour du Guet du XIIIe siècle, seul bâtiment ancien encore debout. La fontaine se trouve à côté des statues en bronze du général de Gaulle et de son épouse Yvonne, qui était Calaisienne. Les travaux de la place, inaugurée au mois de décembre, ont duré 10 mois.

La fontaine est composée de 3 rangées d’effets d’eau, 11 par rangée soit 33 effets d’eau au total. Les trois lignes peuvent fonctionner indépen­damment les unes des autres, et les jets peuvent varier en hauteur,?indépen­damment, d’une ligne à l’autre. La fontaine est reliée à un logiciel qui permet de créer des programmes?so­phis­tiqués : 10 pro­grammes créent anima­tions, vagues ou explosions. Le client a la possibilité, grâce à un mo­dem, de contrôler les programmes à distance via son téléphone portable.

Au pied de chaque jet, des éclairages intégrés LED étanches en RVB mettent en valeur les jets et leur donnent relief et couleurs aléatoires.

Trois pompes effets d’eau de 150 m3/h se situent dans un local technique enterré où se trouve également le réservoir d’eau. L’eau subit le même traitement qu’à Nantes : adoucisseur d’eau, filtre à sable, correction du pH et traitement.

Les travaux hydrauliques et électriques s’élèvent à 320 000 €, auxquels il faut ajouter approximativement 200 000 € de génie civil (réalisé par Eurovia).

Cette fontaine très lumineuse apporte un vrai plus à la place, dans une ville au ciel souvent nuageux et où le manque de lumière se fait cruellement sentir en hiver.

 

Jeux d’eau et de brouillard place du Martroi à Orléans

Lieu emblématique et incontournable de la ville d’Orléans, la place du Martroi souffrait d’un manque de reconnaissance sans nul doute dû à sa personnalité effacée, à ses usages mal définis ou à sa dégradation avancée. La mairie d’Orléans a donc décidé de lui offrir une rénovation totale, qui s’est achevée en novembre 2013 après 15 mois de travaux.

Cette place royale où trône la statue de Jeanne d’Arc est située sur un site historique. L’objectif du projet était de simplifier l’espace. Concrètement, la place a été étirée de part et d’autre par les rues adjacentes pour atteindre près de 2 hectares, soit le double d’auparavant, entièrement rendue aux piétons, libérée ainsi de sa forme topographique en dôme. Une attention toute particulière a été portée au traitement du sol, et une fontaine ludique et esthétique a été ajoutée à la place pour le bonheur des petits et des grands.

La fontaine est composée de trois rangées d’effets d’eau, 9 par rangée soit 27 effets d’eau au total. Vingt-sept variateurs de fréquence permettent de faire varier les jets de manière aléatoire et en hauteur, qui peuvent mesurer entre 0 et 2 mètres. Soixante-dix effets de brouillard fonctionnent en alternance avec les effets d’eau. Vingt-sept projecteurs étanches à variation de couleur LED se trouvent au pied de chaque jet et illuminent les effets d’eau. Jets, brouillards et éclairages sont pilotés par un automate d’animation.

Comme pour les deux autres fontaines, les pompes d’animation et le réservoir d’eau se trouvent dans un local technique enterré. Et l’eau est traitée de la même manière (adoucisseur d’eau, filtre à sable, correction du pH et traitement), avant d’être injectée dans le circuit.

La fontaine a coûté 378 000 € au total (hydraulique et génie civil). Sur ce chantier, la société Sirev s’est occupée de l’hydraulique pour un montant de 171 000 € et Sogea du génie civil.

 

Ainsi, ces trois fontaines ont redonné vie à des places dégra­dées ou peu attrayantes, qui sont redevenues grâce à ces travaux d’aménagement des lieux de sortie et de prome­nade privilégiés des habitants de Nantes, Calais et Orléans.