Golf de Moliets : un parcours en bordure de l’Atlantique

 

Un matin ensoleillé de décembre, je me suis rendue sur le Golf de Moliets dans les Landes, au nord de Biarritz. Accueilli au club house par Didier Comte de la société Imagineur et Yvon Cessou de la société Arrosage System. Je suis impressionnée par la beauté de l’endroit. Le parcours valonné et  impeccablement entretenu se déploie au milieu de massifs de pins et de maisons traditionnelles landaises à colombages.

Le Golf, conçu par l’architecte Robert Trent Jones Senior, compte parmi l’un des plus beaux parcours du monde. Le domaine rassemble un 18 trous, un 9 trous, deux practices, ainsi qu’un tir à l’arc et des tennis. Le Conseil général a acheté le domaine dans les années quatre-vingt, soit 200 hectares au total. Le Conseil général a conservé 70 hectares de pelouse et a vendu le

reste à la société Pierre et vacances et à des promoteurs privés, qui ont construit les maisons de luxe que l’on peut voir le long du parcours. La société Imaginieur, bureau d’étude en arrosage, a été engagée par le Conseil général pour refaire le système d’arrosage du golf. Didier Comte a gagné un appel d’offres lancé par la SATEL pour le compte du syndicat mixte. « La rénovation du 18 trous a été votée l’année dernière, avant la crise économique », explique Mr. Breton, directeur du golf.

En effet, le système d’arrosage installé en 1989 au moment de la construction du golf était devenu obsolète, et ce pour plusieurs raisons. Le golf avait été construit progressivement, les neuf premiers trous d’abord, puis une deuxième tranche de neuf trous, et enfin les neuf derniers trous. Et à chaque trou, on creusait un nouveau forage, le parcours totalisant 24 forages ! Or, la Loi sur l’eau de décembre 2006 interdit ce type de pratiques. Par ailleurs, la nature très ferrugineuse de l’eau a prématurément endommagé les arroseurs du parcours et les tuyaux. L’eau n’était pas filtrée et allait directement dans le système d’arrosage. Les arroseurs se bouchaient, les tuyaux s’entartraient… Trois personnes à plein-temps passaient leur temps à détecter les fuites et à les réparer. « Avant, on ne faisait pas de la gestion de l’arrosage mais on entretenait un système d’arrosage » explique Jean-Michel, l’intendant.

 

Avec la nouvelle installation, on est passé de 24 forages à 3 forages

Nous prenons une voiture de golf et nous nous dirigeons vers la nouvelle station et la lagune, qui sont comme nous allons le voir, le cœur de l’installation. Les 24 forages ont été remplacés par trois forages. Ces trois forages, situés derrière la station, se jettent dans deux bassins de décantation par des escaliers, puis de gros collecteurs conduisent l’eau de ces bassins vers le lac où l’eau est une nouvelle fois décantée. Le lac, creusé dans la nappe phréatique, a été agrandi lors des travaux. L’eau est ensuite acheminée du lac vers la station. « Ce dispositif a permis d’améliorer considérablement la qualité de l’eau : elle contient quatre fois moins de fer qu’avant » explique Philippe, le fontainier. La station, luxueuse maison en bois, abrite une station de pompage Grundfos (6 pompes - 400 m3/h à 9 bars), et huit filtres Arkal. La partie électrique est dans une autre pièce, avec variation de vitesse sur les pompes. Le bâtiment est muni d’un système d’isolation efficace et d’une porte antibruit. Un peu plus loin, des techniciens sont en train d’engazonner le talus qui borde la lagune.

Ces travaux d’infrastructure ont considérablement augmenté le coût du chantier. L’arrosage seul coûte 1 500 000 €. Mais si on ajoute la construction de la nouvelle route pour aller jusqu’à la station, l’agrandissement de la lagune, la construction du bâtiment en dur, les bassins de décantation avec oxygénation de l’eau et les amenées électriques jusqu’à la station, le coût total du chantier grimpe à 2 200 000 €.

 

« Ce dispositif a permis d’améliorer considérablement la qualité de l’eau : elle contient  quatre fois moins de fer »

 

Après appel d’offres pour les travaux d’arrosage : la Satel a choisi un groupement d’en­treprises spécialisées : Arrosage System et Est Arro. Réalisés entre janvier et mars 2012, les neuf pre­miers trous sont terminés (du numéro 10 au numéro 18).

Actuellement, les travaux concernent le practice et les trous compris entre 1 et 9. Le réseau primaire a déjà été installé entre novembre et les fêtes de Noël. « Les tranchées ont été creusées par mini-pelle pour les gros diamètres et les diamètres inférieur à 110 mm sont réalisés par sous-solage », nous explique M. Cessou, directeur de la société Arrosage System. Le chantier reprend début janvier pour faire la partie arrosage strict, et devrait être terminé avant Pâques. Les trous sont réalisés un par un car les joueurs doivent toujours avoir à leur disposition 17 trous pour jouer. De plus, la totalité du parcours doit être disponible le week-end. Lors des réu­nions de chantier, tous se mettent d’accord sur le calendrier des travaux, en tenant compte d’une autre contrainte : la Coupe d’Aquitaine début mars. Ils décident ensemble de commencer par les trous 1, 2, 3, 4, 5 et 6. Ensuite le 7, 8, 9. Et pour finir le 4, 5 et le practice.

 

Le nouveau système d’arrosage permettra d’économiser 20% d’eau

 

Compte tenu de la qualité du sol et des températures, un bon système d’arrosage était indispensable. En effet, le parcours est très large, exposé au vent, les étés sont chauds et le sol sableux caractéristique des Landes ne retient pas l’eau. Une fois achevé, le parcours totalisera 1 743 arroseurs de golf, 93 petits arroseurs de jardin et 40 kilomètres de tranchées, ce qui est beaucoup plus que la moyenne des golfs de 18 trous (700 arroseurs et 20 kilomètres de tranchées). Avec le nouveau système à décodeurs Toro, chaque arroseur est indépendant et peut être commandé individuellement.

« Les vraies économies seront très sensibles d’ici 2 à 3 ans lorsque le fontainier et l’intendant auront appris à bien gérer tout l’ensemble », explique Didier Comte. « Cette économie est surtout due au positionnement des arroseurs, avec beaucoup d’arroseurs réglables mieux placés et commandés individuel­lement grâce au système à décodeurs ». Une économie de 5 à 10 % supplémentaire pourra être réalisée grâce à une meilleure connaissance du système par le fontainier et l’intendant, et une utilisation optimale de la programmation informatique. Au départ, une station météo était prévue, mais la différence des zones étant trop importante entre le bord de mer et l’intérieur, ils ont finalement opté pour des sondes d’humidité permet­tant de faire des relevés manuels et de réaliser un arrosage « sur mesure ».

Nous nous dirigeons ensuite vers les trous 13, 14 et 15, construits le long d’une magni­fique plage de sable sauvage qui s’étend à perte de vue. Les trous se dé­ploient au milieu des dunes. Le ciel s’est légèrement couvert, et le vent souffle beaucoup plus qu’à l’intérieur. Philippe, le fontainier, met en route l’arrosage avec sa télé­commande.

Normalement, l’arrosage ne doit couvrir que la zone engazonnée, mais il déborde légèrement sur les dunes, ce qui permet de retenir le sable et d’entretenir la végétation piétinée par les joueurs. Le but est que la partie sauvage reprenne le dessus.

M. Comte nous fait part de son inquiètude car le petit parcours 9 trous n’est pas au programme des travaux pour le moment. L’étude intègre la totalité du site. La station est assez puissante pour couvrir le 18 trous, le 9 trous, les 2 practices, les tennis, le tir à l’arc et les espaces verts. Mais des contraintes budgétaires ont remis la rénovation du 9 trous à plus tard, ce qui pose problème pour l’arrosage. En effet, la programmation hydraulique du 9 trous n’a rien à voir avec la nouvelle programmation, et l’ordinateur central l’igno­re. Cela oblige le fontainier ou l’intendant à travailler à des moments différents et à garder juste le débit qu’il faut pour le 9 trous. « Dans un premier temps, il faudrait au moins changer le programmateur », affirme Mr. Comte, « et idéalement, tout l’arrosage ».

 

Conclusion

Avant les travaux, la consommation d’eau était d’environ 3 792 m3 par nuit d’été sur du sable pour l’ensemble du domaine avec 1 693 arroseurs, le tout alimenté par vingt-quatre forages… Après les travaux, la consommation d’eau sera d’environ 3 000 m3 par nuit d’été sur du sable, avec 1 743 arroseurs de golf et 93 petits arroseurs de jardin, le tout alimenté par la lagune du trou n° 5 et trois forages.

 

Fiche technique

• Maître d’ouvrage SATEL

• Bureau d’étude Imaginieur

• Entreprises Est Arro et Arrosage System

• 40 kilmètres de tranchées

• 1743 arroseurs de golf et 93 petits arroseurs de jardin Toro

• Système à décodeur Toro

 

Arrosage System, UN GOLF DE PRESTIGE POUR NOTRE SOCIÉTÉ

Alliant nos forces avec la société Est Arro, nos techniciens réalisent sur ce magnifique parcours une prestation de haut niveau. De la station de pompage aux protections des arroseurs sur les dunes de sable, du plaquage de gazon sur les zones les plus sensibles, aucun  détail n’a été oublié. Les techniques aujourd’hui utilisées, pour la pose des réseaux par sous-solage, nous permettent de rendre instantanément et sans détérioration du gazon, le parcours aux joueurs.

C’est pourquoi, nous sommes fiers de remettre à notre client la clé d’un système d’arrosage ultra-performant.

 

Présentation générale du syndicat mixte

Le syndicat mixte des zones d’aménagements touristiques concertés de Moliets et Maa est créé par arrêté préfectoral du 1er juin 1976 entre le dépar­tement des Landes, d’une part et la commune de Moliets et Maâ, d’autre part.

Aux termes de ses statuts, le syndicat a pour objet de promouvoir, diriger, et contrôler toutes les actions nécessaires à l’étude et à la réalisation des opérations d’aménagement.

Ces dernières années, l’attention du Comité syndical est appelée sur le mauvais état du réseau d’arrosage fortement obstrué par la nature ferrugineuse de l’eau et malgré les traitements préventifs réalisés. Préalablement au lancement d’éventuels travaux, le syndicat mixte charge la SATEL de procéder à une étude de faisabilité permettant de définir l’opportunité des travaux envisagés, le programme des travaux à réaliser ainsi que les solutions techniques envisagées pour leur réalisation et l’enveloppe budgétaire prévisionnelle. Les premières études concluent à la nécessité de rénover l’ensemble du réseau d’arrosage du golf de Moliets. La dépense est évaluée à 2,7 millions d’euros TTC pour la rénovation du parcours de 18 trous et du practice 2.