Rénovation du Golf de Saint-Endreol au cœur de la Provence

Nichés dans un vaste écrin de verdure entre Provence et Côte d’Azur, le Domaine de Saint-Endréol invite à une reposante parenthèse entre instants de détente et activités nature. Le golf, construit au début des années 90, avait un système d’arrosage très vétuste et peu efficient. Une rénovation complète est en cours.

Fabricant Toro

Installateur CGME

Bureau d’études K-Consult

 

Le Domaine de Saint-Endréol s’étend sur 150 hecta­res au cœur d’un environnement naturel privilégié. De capitaux japonais, il abrite une résidence de 50 cham­bres avec piscine extérieure ainsi que des hébergements locatifs de standing, classés résidence de tourisme 4 étoiles.

Un parcours de golf 18 trous se déploie sur 60 hectares, ainsi qu’un un spa et des tennis. Un restaurant, un bar et un centre de conférences complètent l’offre du Resort.

Le golf 18 trous de grande renommée, fleuron des golfs de France, s’étend dans une quiétude absolue, le long de la rivière de l’Endre, qui a donné son nom au domaine. Dessiné par Michel Gayon et inauguré en août 1992, ce parcours épouse les formes séduisantes mais aussi capricieuses de la nature qui s’est faite ici architecte.

 

Une rénovation complète du système d’arrosage

Par une très chaude journée du mois de juin, j’ai rendez-vous avec Roland Demonty, prescripteur golf pour Toro International. Je le retrouve au club house, accompagné du green keeper du Golf, M. Jean-Luc Boulat. Nous nous dirigeons sur le parcours dans une voiturette. Le parcours est très valonné.

Selon Roland Demonty : « L’installation d’arrosage datait de la création du golf en 1989. Une rénovation complète a été entreprise l’hiver dernier ».  L’ancienne installation était composée d’arroseurs à batteurs Rain Bird très vétustes commandés par des électrovannes, avec 6 à 8 arroseurs par électrovanne. L’arrosage était peu précis.

Tous les arroseurs ont été remplacés par des Toro Infinity sur les greens et des Toro Flex 800 sur les Fairways. Ces arroseurs sont équipés d’électro­vannes intégrées qui leur permet d’être commandés individuellement, arroseur par arroseur, et chaque arroseur a 2 angles de trajectoire (15 et 25°) permettant de mieux lutter contre les effets du vent. Autre avantage des arroseurs Infinity : la maintenance est beaucoup plus facile, car quand on retire le couvercle, tout est à portée de main, décodeur, connexions électriques, solénoide, régulateur de pression.

Le green keeper précise : « Avec ce nouveau système et l’individualisation des arroseurs, le bassinage est possible, ce qui signifie que l’on peut insister sur une zone qui a jauni, sans sur-arroser ce qui est à côté ».

Sur les Fairways, les arroseurs sont positionnés en triangle et espacés de 21 mètres. Selon la largeur du Fairway, l’installation compte deux ou trois rangées d’arroseurs.

Les tees et les greens ont également été rénovés. Sur les greens, un système back to back a été mis en place, c’est-à-dire, un arroseur dédié qu’au green et à côté de celui-ci, un autre arroseur dédié à l’approche.

Les canalisations ont également été changées. Elles ont été remplacées par des canalisations en PEHD de chez Elydan, associées à des raccords électro soudables. Ce matériau, plus fiable, permet de remettre l’eau une heure après avoir été installé.

Pendant les travaux, les trous ont été fermés les uns après les autres et rendus au jeu durant le week-end.

 

Le golf est arrosé avec l’eau du Canal de Provence

Nous nous dirigeons ensuite vers la retenue d’eau du golf et le local technique qui abrite la station de pompage. Au milieu du lac, nous pouvons voir un aérateur flottant afin de lutter contre la proliferation des algues.

Le golf est arrosé avec l’eau brute du Canal de Provence, prélevée dans le Lac de Saint Cassien. « Le lac, d’une capacité de 15 000 m3, ne permet qu’une semaine d’autonomie. Sans rien faire, il perd, par évaporation, 2 à 3 cm par jour » explique M.Boulat.

Cette année, la sécheresse et la chaleur précoce sont particu­lièrement préoccupantes. Il n’a quasiment pas plu en Provence depuis le mois de décembre. À cela s’ajoute le fait que la zone est très ventée, ce qui accentue encore le phénomène d’éva­poration et dévie la trajectoire de arroseurs. M. Boulat reprend « Nous allons probablement avoir des restrictions d’eau cet été. Nous avons atteint un niveau d’alerte de surveillance de l’eau de la préfecture. Au prochain niveau d’alerte, on ne pourra prélever que 30 % de la consommation habituelle ; ce qui signifie que l’on ne pourra plus arroser les Fairways, on arrosera plus que les greens et les départs ».

Habituellement, le golf est également arrosé avec un petit forage prélevé dans l’Endre, petite rivière qui permet d’avoir un complément d’eau en début et en fin de saison. « Mais cette année, comme il a fait très chaud, les besoins ont été très importants tôt dans la saison. On s’est branché directement sur le Canal de Provence. De plus, l’Endre est quasiment à sec ».

Nous nous dirigeons ensuite vers le local technique qui abrite la station de pompage et de filtration. « La station de pompage a été refaite pendant le premier confinement » explique M. Boulat. Et il ajoute : « Il y a deux systèmes de filtration, un pour le golf et un pour les espaces verts des habitations ».

Dans le local technique, nous pouvons voir l’armoire et quatre pompes :  trois pompes de parcours, et une pour les espaces verts. Selon M. Boulat : « Les cycles d’arrosage durent 6 heures, dans la plage horaire 21h30 – 7h30. Environ 1 300 m3 sont utilisés lors de chaque cycle ».

 

Un système de gestion centralisée à décodeurs

L’installation est gérée par un système de gestion centralisée à décodeurs Lynx. Au total, 650 décodeurs Toro LAC ont été mis en place l’an dernier. Ce système peut fonctionner à la fois avec des décodeurs Rain Bird et des décodeurs Toro, ce qui est un énorme atout dans le cadre d'une rénovation par phases. Ces décodeurs ont été développés spéciale­ment pour le marché européen et possedent des diagnostics poussés.

Une application sur le téléphone du green keeper lui permet de régler ses arroseurs : « Avec ce nouveau système, on réfléchit à 10 mètres au lieu de 50 mètres ». Et il ajoute « On peut arroser petite zone par petite zone, mais il faut du temps pour régler les curseurs ».

M. Boulat a toujours travaillé sur des logiciels Rain Bird. Il doit appréhender ce nouveau système et c’est avec la pratique qu’il le maitrisera parfaitement. Il explique : « ce qui prend du temps, c’est de rentrer tous les détails, de bien renseigner toutes les stations ».

Par ailleurs, une station météo permet de calculer l’ETP et toutes les données climatiques pour l’arrosage de la nuit suivante. Et le logiciel met à jour les temps d’arrosage, en secondes, de chaque arroseur.

Autre avantage du système à décodeurs : « En cas d'anomalie sur un décodeur, le logiciel le diagnostique et le signale immédiatement pour contrôle. ».

Nous terminons la visite par le trou numéro 13, signature de l’architecte. Le trou surplombe un lac artificiel créé par un élargissement de l’Endre. Le départ est très en hauteur par rapport au lac, et la seule possibilité de réussir est d’envoyer la balle sur le green en un seul coup. La vue est époustouflante. Le niveau du lac est particulièrement bas cette année.

 

La consommation d’eau pour 7 jours est de 9 000 cm3 et le budget eau de 45 000 à 90 000 € par an. La nouvelle installation d’arrosage devrait permettre d’économiser 25 % d’eau. Dans cette région compliquée au niveau du climat et avec ce terrain compliqué, réaliser des économies d’eau est très important, et le sera encore davantage dans les années qui viennent.