Rénovation du système d’arrosage du Golf de la Salette à Marseille

Le Golf de La Salette a été construit en 1989 sur l’ancien domaine de « Vau-Vaudran ».

Ce parc de 65 hectares abritait autrefois le Château Vaudran créé en 1880 par M. Jouvin ayant fait fortune dans la construction de bateaux à Marseille.

Un peu d’histoire

Grâce à ses nombreux voyages, M. Jouvin y planta des centaines de cèdres du Liban, des arbousiers et nombres d’essences inconnues rapportées d’Afrique. À sa mort, il est endetté et lègue le château à la ville de Marseille. Pendant la seconde guerre mondiale, le château est occupé par les allemands. Il servit ensuite à loger des familles démunies à la libération, puis les rapatriés d’Afrique du Nord. Le château accueillit pas moins de 20 familles de 1948 à 1962 dans des conditions très précaires. Il n’y avait ni eau, ni électricité. Très abîmé, il fut finalement démoli en 1976 ; il reste cependant ce très beau site de 65 hectares, dont 40 sont aujourd’hui occupés  par le golf et le reste boisé, de plus de 650 arbres et 2 300 arbustes exotiques.

 

État des lieux du parcours

Je me rends sur le golf par une magnifique journée du mois de septembre, avec Gaëlle Cremer et Jean-François Taormina, du groupe Elydan. M. Scaravonati, le directeur d‘exploitation du golf,  nous accueille.

Le golf compte un parcours de 18 trous, 7 trous compacts et un practice. Il appartient au groupe Open Golf Club depuis 1996. Ce groupe est propriétaire ou mandataire de nombreux golfs en Europe.

Le golf est arrosé avec de l’eau puisée dans le Canal de Marseille qui passe dans la partie moyenne-basse du parcours, canal qui a été créé après l’épidémie de choléra qui frappa la cité phocéenne en 1835 en raison du manque d’eau.

L’ensemble de l’installation hydraulique qui date de 1989, année de la construction du golf, est devenue obsolète. « Le parcours est construit à flanc de colline, avec un gros dénivelé, ce qui complique l’irrigation du parcours » explique M. Scaravonati.

Avant les travaux, l’eau brute du Canal était pré-stockée dans 3 retenues d’eau, une en bas, une au milieu et une en haut du parcours. Par pompage, l’eau remontait vers la retenue d’eau située dans la partie haute du parcours, afin d’irriguer les 6 trous les plus hauts.

Mais la très vieille station de pompage était dégradée. Les 3 surpresseurs, conçus avec des pompes adaptables, ne faisaient plus le travail. Il fallait remplir les retenues d’eau la journée et arroser la nuit.

Par ailleurs, des parties de la station de pompage étaient très abîmées aussi risquaient de lâcher. Si cela arrivait, la retenue d’eau principale se serait vidée et l’ensemble du parcours auraient brulé très rapidement.

C’est pour cela que le directeur d’exploitation du Golf, M Scaravonati, a demandé à K-Consult d’élaborer un nouveau projet hydraulique pour l’arrosage du golf. Ceci a consisté à réorganiser le réseau hydraulique du golf depuis la station de pompage. « K-Consult nous a présenté un volume de travaux à effectuer, nous avons fait un tri puis nous avons présenté le projet au propriétaire du golf, en les échelonnant dans le temps » nous explique M. Scaravonati. 

Un local flambant neuf a été construit afin d’y installer la nouvelle station de pompage, et le réseau primaire a été remplacé.  Dans un deuxième temps, l’installation d’arrosage sera remplacée.

 

Une nouvelle station de pompage et le réseau primaire ont été installés pendant le confinement

La toute nouvelle station de pompage se trouve près de la retenue d’eau principale de 2000 m3, point de livraison du parcours. La retenue d’eau a été bâchée car il y avait une déperdition d’eau très importante. La station de pompage se compose de trois pompes de 35 m3/h dédiées à l’arrosage de la partie médiane et de la partie basse du parcours, et de deux pompes de 30 m3/h dédiées au remplissage du bassin de rétention situé en haut du parcours. Les pompes sont dotées de variateurs au démarrage : quand la pression baisse dans le système, quand on déclenche l’arrosage, les pompes se remettent en route.

Les vieilles canalisations constituant le réseau primaire ont été remplacées par des canalisations Elydan en PE. Un kilomètre et demi de tuyau a été posé pendant le confinement. « On est parti de la station de pompage en 16 bars, avec une canalisation Elydan 125 » explique M. Scaravonati. Cela nous a permis d’avoir un remplissage indépendant du réseau d’arrosage classique. C’est M. Cataldo de la société Poly-Pro qui a fourni, posé et soudé le tuyau. Selon M. Taormina de la société Elydan : « Ce produit, NF avec toutes les garan­ties, a une durée de vie éternelle. Une fois qu’il est posé, on en tranquille pendant 50 ans ». Un autre argument a favorisé le choix du produit par le golf : la bande violette sur le tuyau indique qu’il est possible d’utiliser des eaux recyclées. M. Scaravonati ajoute « pour le moment, on est en eau brute, mais on ne sait jamais comment les choses vont évoluer, avec le réchauffement climatique, l’eau risque de devenir de plus en plus rare ».

Je le questionne ensuite sur la disponibilité de l’eau du canal de Marseille : « Historiquement, on avait un contrat agricole. On avait toute l’eau qu’on voulait du 1er avril au 30 septembre, mais d’octobre à mars, on ne disposait que de 1800 m3 par semaine ». Or, il arrive de plus en plus souvent qu’il y ait des sécheresses en février-mars, et de manquer d’eau à ce moment là. Ainsi, M. Scaravonati a a changé son contrat et a passé un contrat de biodiversité avec le Canal ; ceci a été possible grâce à la diversité des essences présentes sur la parcours. Il dispose maintenant de la même quantité d’eau tout au long de l’année.

Ils ont par ailleurs comblé la retenue d’eau qui se trouvait dans la partie basse du parcours. Il est prévu d’y installer une aire de jeu supplémentaire pour les golfeurs.

Nous reprenons la voiturette et nous rendons un peu plus haut, où se trouve une plus petite retenue d’eau, sur laquelle se promènent des canards. En plus des deux grandes retenues d’eau principale, le golf compte des petites retenues d’eau d’ornement artificielles, dotées d’un système de drainage permet­tant de récupérer les eaux de ruissellement et les eaux de pluie. Sur le gazon, on aperçoit une bande un peu plus verte qui va jusqu’au plan d’eau. « C’est la trace de la tranché pour monter le 125 » explique M. Scaravonati.

 

« On reprend la voiturette pour se rendre au point le plus haut du parcours ».

La vue est à couper le souffle. On aperçoit le massif du Garlaban et la cathédrale de la Salette, réplique de Notre-Dame de la Salette en Savoie. Le premier propriétaire du château, M. Jouvin, atteint d’un cancer, fit un pèlerinage à Notre Dame de la Salette en Savoie et revint guéri. Il fit alors construire une réplique de la Cathédrale en remerciement. C’est pour cela que le Golf se nomme le Golf de la Salette.

En face au niveau du trou numéro 10, on aperçoit la seconde retenue d’eau. « Une seconde station de pompage dans les arbres prélèvera l’eau dans le réservoir et permettra d’arroser la partie haute du parcours, six trous » explique M. Scaravonati.

 

Une rénovation du système d’arrosage est prévue

Le système d’arrosage date de 1989. À l’époque, 800 à 900 arroseurs à batteur Rain Bird avaient été posés sur les greens et les fairways. Le système a ensuite été rafistolé avec des arroseurs de différentes techniques. La société K-Consult va proposer une réimplantation optimale des arro­seurs. Les nouvelles générations d’arro­seurs de 7 m3/h (au lieu de 30 m3/h à l’époque) sont beaucoup plus économes en eau. Pour avoir une couverture optimale du parcours, on en met beaucoup plus, on les positionne en triangle sur le parcours, ce qui contribue aussi à économiser de l’eau. Dans les nou­velles installations, les arroseurs sont indépen­dants les uns des autres, ce qui donne la possibilité d’arroser une partie du parcours ou d’un green sans arroser le reste.

L’idée est de faire les travaux progressivement, trou par trou, afin de ne pas avoir à fermer le golf. « On va repartir sur du primaire et faire l’installation petit à petit, green par green », remarque le directeur du golf. Et il reprend : « On travaille avec de petites trancheuses et des mini-pelles ». Ils ont pour objectif de faire quatre ou cinq trous par an ; ainsi, les travaux seront terminés dans 3 ou 4 ans.  « Une fois qu’on aura posé votre PE, notre câble et nos arroseurs, ce sera stable », ajoute M. Scaravonati.

Par ailleurs, le golf est piloté par un système de gestion centralisée qui sera conservé.

Et pour surveiller sa consommation d’eau, M. Scaravonati a opté pour un système de chez Service Bobinage (avec armoire Scheider) avec l’installation de compteurs d’eau. Au niveau du point de livraison (retenue d’eau principale) a été installé un compteur d’eau permettant de savoir quelle quantité d’eau arrive dans la retenue d’eau principale. Un second compteur sera installé au niveau de la seconde station de pompage, afin d’indiquer quelle quantité d’eau ira dans le réseau d’arrosage de la partie haute du parcours. Un système d’alertes par sms per­mettra d’indiquer quand il y a un problème dans le réseau (fuite au problème au niveau des électrovannes).

« Nous avons de plus en plus de comptes à rendre sur l’utilisation de l’eau » conclut le directeur du golf. « Notre objectif est de consommer entre 80 000 et 100 000 m3 d’eau par an ».