Sanary-sur-mer : un jardin méditerranéen en toiture

Sanary-sur-Mer (83) a mis en œuvre un réaménagement de son port, incluant une nouvelle capitainerie. La volonté du maître d’ouvrage était de disposer d’une végétalisation de ce bâtiment car les piétons et les habitations environnantes donnent sur les toitures du bâtiment. La ville de Sanary est également très attentive à son fleurissement, délicat compte tenu du climat méditerranéen, de la proximité de la mer et du support-toiture. Nous avons contacté M. Clément Peladan , ingénieur commercial chez Ecovégétal qui s’est occupé de l’installation.

Des espèces locales soigneusement sélectionnées pour recréer un jardin méditerranéen

 

Une des exigences de la commune consistait en la présence d’une part importante d’espèces locales.

Pour ce faire, l’entreprise Écovégétal, qui a conçu et installé la solution, a travaillé sur la constitution d’une palette végétale méditerranéenne avec le pépiniériste référence des jardins secs dans le Sud-Est de la France, M. Filippi à Mèze.

« Des végétaux adaptés au front de mer et à de potentielles sécheresses ont été sélectionnés », nous explique Clément Paladan.

Ecovégétal a retenu le système Lavandulis, qui compte une quinzaine d’espèces dont Achillea, Delosperma, Euphorbia, Santolina, Lavandula, Stipa, etc., auxquelles ont été ajoutées des plantes endémiques, mises en culture en amont, pour arriver à un tiers d’espèces locales au final.

« Les plantes ont également été sélectionnées avec un souci esthétique au niveau des hauteurs de strates, l’objectif étant de récréer des strates qui correspondent à ce qu’il se passe dans la nature » explique Clément Paladan.

Pour couvrir le sol, des plantes tapissantes de type sédum ont été choisies (deux types différents).

Ensuite, des plantes de types immortelles, euphorbes ou santolines formant des boules basses comme des coussins, donnent un peu de volume et ne dépassent pas du reste de la végétation.

Troisième strate :  des boules plus hautes émergent, avec des plantes de types lavandes et myrtes, et pour la dernière strate, des émergentes prennent un peu plus de hauteur, comme les stipas, vertes en demi saison et qui vont sécher l’été.

« La palette de couleurs des différents feuillages (gris, argenté, vert...) correspondent aux couleurs que l’on va retrouver en garrigue quand on se promène autour de Marseille. Par ailleurs, les plantes ont été sélectionnées de manière à ce qu’elles ne fleurissent pas au même moment » commente Clément Paladin.

La partie toiture-terrasse compte 22 types de plantes différentes et les jardinières en comptent 18. Toutes les plantes sont capables de résister à une sécheresse plus ou moins longue (2 à 4 mois).

La plantation de la végétalisation, d’une densité de douze unités par mètre carré, s’est effectuée par godets et petits conteneurs de 3 à 5 L.

 

Sometime after installation it was noticed that the roots had become bunched and fibrous and had grown right down to the full depth of the substrate, providing proof that the plants extend as far as the matting to look for water.

 

Une gestion de l’eau optimale

 

En parallèle, une réflexion a été menée concernant la rétention en eau, pour temporiser les épisodes pluvieux mais aussi assurer l’alimentation en eau des végétaux.

Le substrat utilisé présente des caractéristiques spécifiques en termes de remontées capillaires. Un substrat Jardilight 1.1 a été installé sur une épaisseur de 20 à 25 cm, une telle hauteur étant nécessaire en climat méditerranéen compte tenu des spécificités climatiques (sécheresses et fortes pluies). Dans les jardinières, la profondeur du substrat est de 50 cm.

« On utilise Jardilight pour les climats méditerranéens car il est plus riche en matières organiques. De plus, ce type de substrat est parfait pour les toitures intensives et semi-intensives » explique M. Paladan.  Dans le cas d’une toiture extensive, Ecovégétal propose un autre type de substrat. 

La plupart des toitures végétalisées sont autonomes en eau. C’est le cas des toitures végétales extensives principalement constituées de plantes résistantes à la sécheresse et peu gourmandes en eau : sedums, graminées, vivaces. Cependant, en fonction du système de végétalisation choisi et de la zone géographique, l’installation d’un système d’irrigation est indispensable. C’est le cas ici, dans un contexte de végétation semi-intensive en zone méridionale.

« On a besoin d’un arrosage régulier les trois premières années, le temps que le système racinaire se développe » remarque M. Paladan. Un système de goutte-à-goutte enterré filaire de chez Rain Bird a été mis en place, à 5 cm de profondeur.

« Au début, en été, il fallait arroser tous les jours, 10 minutes le matin, 10 minutes le soir. Nous avons ensuite réduit à 3 arrosages par semaine, et nous sommes maintenant à 2 arrosages par semaine, seulement pendant les périodes sèches » commente M.  Paladan. Et il reprend : « Lorsque le système racinaire sera assez développé pour résister à la sécheresse, un arrosage par mois sera suffisant ».

Au début, Ecovégétal s’occupait de la gestion de l’arrosage, mais la mairie de Sanary sur Mer a pris le relais. L’entretien est maintenant assuré par les services de la ville, et repose sur trois passages annuels.

Par ailleurs, un système de drainage à rétention d’eau, qui favorise la remontée d’eau par capillarité, a été installé. Cela évite que le surplus d’arrosage ne parte directement dans les égouts. L’eau qui arrive sur le substrat est réutilisée, le drain utilisé ayant une certaine capacité de rétention (3,5 L/m²). C’est surtout la natte disposée en sous-face (issue de fibres recyclées à 100 %) qui joue le rôle de rétenteur (10 L/m²). Le chantier a duré 3 jours.

Quelque temps après l’installation, il a été constaté que le racinaire était très fasciculé et descendait sur toute la hauteur du substrat, preuve que les plantes vont bien chercher l’eau jusqu’à cette natte.